𝐃𝐄𝐂𝐋𝐀𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋’𝐔𝐏𝐂 𝐀 𝐋’𝐎𝐂𝐂𝐀𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋’𝐀𝐍 𝟗 𝐃𝐄 𝐋’𝐈𝐍𝐒𝐔𝐑𝐑𝐄𝐂𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐏𝐎𝐏𝐔𝐋𝐀𝐈𝐑𝐄
Peuple du Burkina Faso, chers compatriotes,
Les 30 et 31 octobre 2014, à travers des manifestations inédites, aboutissement d’un long combat démocratique mené contre la mise en place du Senat, la modification de l’article 37 de la constitution et la mauvaise gouvernance, le peuple burkinabè s’est insurgé, et a renversé le pouvoir de Blaise Compaoré.
Symbole d’un refus bruyant exprimé par un peuple en colère, et exemple inédit d’engagement, de combat et de sacrifice, l’insurrection populaire de 2014 s’inscrit désormais en lettres d’or, dans le chapitre des évènements qui ont façonné notre histoire post coloniale.
Notre parti, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) était au cœur du combat. De par la position de chef de file de l’opposition qu’il occupait, l’UPC a su et pu, chose suffisamment rare dans l’histoire de l’opposition politique de notre pays pour être soulignée et célébrée, fédérer l’ensemble des partis contestataires autour d’un objectif commun, les engager dans un combat unitaire, et établir une jonction salvatrice avec les autres forces démocratiques de notre pays, toute chose qui a permis le renversement de l’ordre établi.
En ce jour de souvenir à la fois douloureux et victorieux, l’UPC a une pensée toute émue et pleine de compassion pour les martyrs tombés sur le champ d’honneur, pour les blessés, et pour leurs familles et proches. Paix aux âmes de nos illustres disparus, et prompt et total rétablissement aux blessés !
Notre parti a aussi une pensée affectueusement militante à l’endroit des forces politiques regroupées au sein du Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) de l’époque, de leurs intrépides leaders, des organisations de la société civile, et de toutes les structures associatives qui ont nourri de leur participation active la sève du combat.
Notre parti a enfin une pensée toute émue pour l’ensemble des burkinabé qui se sont mis debout, ont refusé le complot qui se tramait contre notre démocratie, ont exprimé leur refus d’une gouvernance calamiteuse qui ne leur réservait aucun avenir, et ont bravé la soldatesque du régime, bercés par l’espoir d’un lendemain meilleur.
𝐂𝐡𝐞𝐫𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐨𝐭𝐞𝐬, 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨,
Neuf ans sont déjà passés, après ces moments historiques. Notre peuple a, dans l’entretemps, vécu plusieurs séquences politiques, porteuses aussi bien d’avancées que d’épreuves, et qui fournissent à notre conscience collective, leur part de leçons et d’éclairage pour l’avenir.
𝐋𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐞𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐮𝐫𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐨𝐧𝐭-𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐭𝐞𝐧𝐮𝐞𝐬 ?
La transition inclusive mise en place après la chute du régime de Blaise Compaoré a permis, malgré quelques couacs douloureux, d’aboutir à une élection démocratique en 2015, et au retour à l’ordre constitutionnel. Malheureusement, le régime démocratique civil né sur les cendres de l’insurrection, n’a pas suffisamment tenu compte des aspirations portées par cette insurrection populaire dans sa gestion du pays, parmi lesquelles la gouvernance vertueuse par l’exemple, que résumait si bien le fameux slogan « 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘢𝘷𝘢𝘯𝘵 ». La déception devant ce qui ressemblait fortement à la gestion de l’avant insurrection, a provoqué une désaffection totale des forces démocratiques et un rejet de la démocratie en tant que système, devenu dans l’esprit de beaucoup de nos compatriotes, synonyme de gabegie, de corruption, d’oubli des engagements, de copinage et de légèreté dans la gestion des affaires de l’Etat. A tout cela s’est ajoutée une gestion défaillante de la crise sécuritaire, ce qui a favorisé la confiscation du pouvoir politique par des fractions de notre armée, et ramené notre pays à l’ère de l’Etat d’exception.
𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨,
Notre parti se réjouit de voir que, comme par le passé, l’insurrection populaire est célébrée cette année par le gouvernement de transition et par de nombreuses forces démocratiques. Elle est sans doute aussi célébrée par des gens qui, pour des raisons diverses, n’y ont pris aucune part active. C’est le signe heureux de son enracinement dans notre conscience collective. L’insurrection populaire n’est la propriété de personne. Elle appartient aujourd’hui à tous les burkinabé.
Le meilleur hommage que les uns et les autres peuvent rendre à ceux de nos compatriotes qui sont tombés au champ d’honneur lors de cette insurrection, et à tous ceux qui y ont risqué leur vie, c’est de se faire le chantre des valeurs que cette insurrection portait : le refus de l’arbitraire, l’exigence de la bonne gouvernance, la souveraineté dans la conduite de notre destin, un bonheur mieux partagé au bénéfice de tous etc.
Si la Nation est sincère dans son hommage à l’insurrection, elle doit rendre justice à ses acteurs. Durant cette insurrection, des patriotes ont été lâchement assassinés et leurs meurtriers courent toujours. L’UPC demande au pouvoir judiciaire de tout mettre en œuvre pour enfin faire la lumière sur les tueries de l’Insurrection et les agressions diverses. En plus de ceux qui ont perdu la vie au cours de cette insurrection, de nombreux burkinabè ont été blessés, qui attendent toujours une prise en charge adéquate. De nombreuses familles attendent également un soutien pour leur subsistance quotidienne et une juste indemnisation.
Notre pays célèbre le 9eme anniversaire de l’insurrection populaire dans un contexte marqué par une situation sécuritaire très difficile, qui appelle une union de l’ensemble des burkinabè dans un effort commun de reconquête du territoire national, et de gestion de la crise humanitaire. C’est l’endroit pour notre parti, de continuer de soutenir et d’encourager nos vaillantes forces de défense et de sécurité, et nos volontaires pour la défense de la patrie (VDP), dans le sacrifice qu’ils consentent jour et nuit pour mettre en échec les forces du mal.
En tant qu’acteur majeur du combat contre la mise en place du Sénat, contre la révision de l’article 37, et des événements insurrectionnels de 2014, notre parti veut rassurer ses militants et l’ensemble des burkinabè, qu’il continuera de se battre, pour que triomphent les valeurs portées par l’insurrection populaire de 2014, et que se réalisent les aspirations qui l’ont motivées.
𝐕𝐢𝐯𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐠𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 !
Ouagadougou, le 29 octobre 2023
Le Bureau Exécutif Central de l’UPC